Karim Benzema . De la surmédiatisation du fait divers par Pierre Bourdieu ?
« Sur la télévision » reprend deux conférences enregistrées données par Pierre Bourdieu. L’ouvrage revient sur l’impact de la télévision comme lieu de censures multiples mais il évoque surtout l’emprise de ce media sur la pratique du journalisme.
Bourdieu identifie de nombreuses censures, pour la plupart invisibles par les téléspectateurs. Ceci afin de nous donner à voir le mécanisme de la télévision : plus elle montre plus elle cache.
L’auteur parle, en premier lieu, des censures politiques et aussi économiques que subit la télévision. Par le biais de subvention, d’annonceurs ou de la nomination de certains dirigeants, les chaines de télévisions subissent des contraintes sur leurs contenus. Par exemple, est-il possible de critiquer un grand groupe agroalimentaire, alors que c’est un client important de la régie publicitaire de la chaine ?
"Les prestidigitateurs ont un principe élémentaire qui consiste à attirer l'attention sur autre chose que ce qu'ils font. Une part de l'action symbolique de la télévision, au niveau des informations par exemple, consiste à attirer l'attention sur des faits qui sont de nature à intéresser tout le monde, dont on peut dire qu'ils sont omnibus - c'est-à-dire pour tout le monde. Les faits omnibus sont des faits qui, comme on dit, ne doivent choquer personne, qui sont sans enjeu, qui ne divisent pas, qui font le consensus, qui intéressent tout le monde mais sur un mode tel qu'ils ne touchent à rien d'important."
Pierre Bourdieu - 1930-2002 - Sur la télévision - 1996, page 16
Et le texte qui suit puiser sur le livre ci - dessus vous dit pourquoi les médias ont tendance à surmédiatisé certains fait divers tel que celle de Karim Benzema PAR EXEMPLE ou des sources proches de l'enquête sur l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena ont déclaré que Karim Benzema avait reconnu son rôle d'intermédiaire lors de sa garde à vue à la PJ de Versailles.
il y a quelques années Bourdieu dénonçait déjà cette emprise du fait divers sur le journalisme .
Bourdieu s’intéresse également au contenu des journaux télévisés, et à l’effet de « voilement/dévoilement ». Il donne un exemple : les faits divers. Ce sont, pour lui, des faits qui font diversions… On sait que les journaux télévisés sont minutés, orchestrés, et organisés selon ce que les journalistes appellent « la hiérarchie de l’information ». Ainsi, la rédaction décide, en toute connaissance de cause, de consacrer une ouverture de journal de 20 heures par un « fait divers ». Les faits divers : un carambolage, une disparition d’enfant… sont des évènements qui touchent émotionnellement le téléspectateur… Lorsqu’on évoque la rentrées de classe, la chaleur en été, les chutes de neige importantes en hiver : on montre le quotidien des téléspectateurs… Mais est-ce ce qui doit fonder l’essentiel de l’information ? Le journaliste ne gaspille-t-il pas les minutes d’antennes qui sont accordées ? La télévision fait diversion auprès du téléspectateur en lui faisant penser que ce qu’il regarde est important alors que ce n’est en somme que du vide.
A découvrir aussi
- Stérilisation de masse, des médecins kenyans ont trouvé un agent anti-fertilité dans le vaccin contre le tétanos
- Le Fond Monétaire International ( FMI ) privatise la planète
- Comment l' Etat finance la presse Française
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 9 autres membres